Résumé pour les pressés :
En 2016, le site de la Souris soufflera ses six bougies, le débat anti et pro écrans s’exacerbera, les parents et leurs enfants affineront leurs pratiques numériques et l’hybride – toutes les activités associant écrans et objets réels – sera une tendance de fond.
Presque 10 écrans par foyer
2016 arrive, sans grand fracas, à la suite d’une année douloureuse en France, vécue au travers du prisme de nos écrans, miroirs et résonateurs de nos échanges, des directs aux commentaires, des avis d’experts aux réseaux sociaux.
Du côté des enfants, la courbe d’équipement en écrans poursuit son envolée. Désormais on compte 9,8 écrans par foyers avec enfants, selon l’étude Ipsos Kids&Screens sorti en novembre dernier. 73% des foyers sondés indiquent que les enfants ont à leur disposition un écran personnel. La tendance n’est pas prête de s’arrêter en 2016 : l’équipement en téléphone et smartphone se fait de plus en plus jeune et va assurément passer sous la barre symbolique de l’entrée au collège.
Avec cette multiplicité d’écrans, le débat anti/pro écrans pour les enfants va continuer de faire rage en 2016 : les uns mettent en avant les atouts culturels et d’apprentissages des nouveaux écrans interactifs; les autres pointent du doigt la sur-consommation néfaste au développement social et scolaire de l’enfant. Vous pouvez réécouter ce débat révélateur entre la psychologue Vanessa Lalo et le directeur de l’école bilingue Montessori à Paris Laurent Lovollay Porter. Cet échange met en exergue les inquiétudes latentes concernant la consommation d’écrans par les jeunes enfants mais aussi la méconnaissance de l’offre en contenus culturels adaptés aux premiers apprentissages. Car il existe plusieurs applications françaises d’excellente qualité directement inspirées de la méthode Montessori.
Choisis ton clan !
Trois clans se dessinent dans cette polémique protéiforme, qui touche la famille comme l’école.
– Il y a d’abord ceux qui disent qu’il faut interdire : pas d’écrans pour les enfants. Voici une position intellectuelle confortable mais bien irréaliste au regard de la réalité des pratiques dans les foyers.
– Il y a ensuite ceux qui disent qu’il faut réguler. Une position indispensable pour éviter les excès d’utilisation et leurs travers, en particulier dans la toute petite enfance.
– Et puis, il y a ceux qui disent qu’il faut réguler mais surtout accompagner, et d’abord les parents. L’équipe de la Souris fait partie de cette troisième catégorie :-).
Nous avons pour habitude de dire que nous faisons de l’accompagnement à la parentalité numérique : dans toutes nos formations, nos interventions grand public, nos espaces sur les salons et événements, nous tentons de faire passer le message qu’il faut accompagner en numérique, tenir la main mais aussi le stylet et partager au quotidien les usages digitaux de ses enfants… et cela même si l’on n’est pas soi même un geek ou un parent technologiquement averti.
Moi je dis que les écrans
Valent bien mieux que l’entendement
Bien sûr, il est de bon ton de dire que la technologie détruit les enfants, qu’elle leur fait perdre leur spontanéité, qu’elle les rend très impatient, qu’elle évite de faire travailler leur mémoire ou leur logique, qu’elle bride leur créativité et qu’au final elle les fait grandir trop vite… Les enfants seraient-ils devenus en quelques années machiavélico-numérique ?
Le débat a juste glissé de son ornière : voici les adultes qui sur-équipent les enfants dés leurs premières années, qui s’enthousiasment de la capacité dite « innée » des petits de s’emparer des écrans et qui se plaignent ensuite du manque de raison des enfants face aux écrans.
Ah, vous dirais-je, Papas et Mamans… Les écrans, pour vos enfants, valent bien mieux que l’entendement !
Peut-être aussi pour vous d’ailleurs. Selon la psychologue Elizabeth Rossé les parents «sont comme leurs enfants, fascinés par la technologie moderne. Ils veulent la dernière tablette, le téléphone dernier cri… Ils sont autant piégés que leurs enfants, voire plus. A quoi pensent-ils quand, sur un compte ouvert à tous les vents, ils postent des photos de leur nouveau-né? »
La raison, le curseur, la barrière : c’est vous !
En 2016, soyons lucides !
– L’aptitude technologique innée des enfants est une légende urbaine – et même campagnarde. Les enfants ne naissent pas geeks, ils peuvent éventuellement le devenir mais la plupart d’entre eux restent à un simple stade d’utilisateur des technologies. Demandez aux enfants de votre entourage qui sont Google, Apple, Amazon ou Microsoft. Demandez-leur pourquoi la recherche en ligne est gratuite. Demandez-leur si le téléphone ou la connexion Internet sont des services payants. Et comment sont créés leurs jeux numériques. Sont-ils toujours des geeks, c’est à dire des avertis technologiques ?
– Les activités numériques viennent en accompagnement des autres activités manuelles, intellectuelles, créatives, ludiques, artistiques, sportives ou scientifiques des enfants. Les intégrer dans la pratique de la famille est une bonne chose, une excellente chose qui permet dès le plus jeune âge, d’aborder les usages technologiques, d’en découvrir ensemble les atouts et tout simplement de vivre dans la vie d’aujourd’hui ! A condition de bien choisir les contenus et d’accompagner les pratiques.
– Le temps d’écran a du sens quand on parle d’un temps de session continu d’utilisation. Nous conseillons pour notre part des temps de sessions continus maximum, à adapter en fonction des activités (car de nombreuses activités comprennent une part d’activités physiques, réelles). Ce sont des ratios dictés par la pratique (l’observation des enfants en situation d’usage numérique) et par le bon sens.
– Nous conseillons au maximum : des sessions continues de 10 minutes pour les moins de 3 ans (à cet âge toujours accompagnées et de temps à autre seulement) ; 20 minutes jusqu’à 6 ans ; 30 minutes jusqu’à 8 ans ; 45 minutes à partir de 8 ans et 1 h maximum à partir de 10 ans.
– Concernant la petite enfance, la psychologue Sabine Duflo insiste de son côté avec justesse sur les ravages de la sur-consommation d’écrans, de la naissance jusqu’à la fin de la maternelle. Pour la petite enfance, ça ne se discute pas : nous le constatons nous aussi sur le terrain en permanence, certains enfants souffrent d’une sur-exposition réellement nocive et surtout totalement inadaptée à leur âge. Sabine Duflo propose des conseils intitulés « Les quatre pas » pour aider les parents à rester raisonnable dans la consommation d’écrans par les tout petits : Pas d’écran le matin / Pas d’écran pendant les repas familiaux / Pas d’écran à disposition dans la chambre / Pas d’écran le soir avant de dormir.
Le soir, nous sommes moins d’accord dans le sens où il existe de très beaux albums numériques jeunesse, à lire à son enfant le soir. Mais à nouveau à condition qu’il s’agisse d’une lecture, paisible et partagée aidant à l’endormissement.
La Souris et vous
Du côté de la Souris en 2016 nous allons poursuivre notre mission… sans nous transformer en chat, ne vous inquiétez pas ! Nous militons depuis maintenant 5 ans pour l’accompagnement à la parentalité numérique.
C’est une mission formidable… et quelque peu titanesque pour une jeune entreprise de média. D’autant que comme toute jeune entreprise, notre premier objectif est de créer des emplois. Nous voulons faire croître l’équipe pour mieux répondre aux attentes d’accompagnement des familles et aux attentes de formation des professionnels; nous souhaitons étoffer et développer le site, nous aimerions poursuivre et accroître notre travail d’éditeur et nous voulons proposer encore plus de rencontres et d’événements.
Pour mener à bien cette ambition, nous allons devoir faire évoluer notre modèle économique. Nous vous en dirons plus très vite mais en 2016 la Souris a bien l’intention de continuer de courir avec sa tablette, de garder ses oreilles aux aguets, d’affûter son nez et de dresser ses moustaches !
Suivons ensemble en 2016 les bonnes étoiles numériques, celles qui encouragent la création et l’indépendance et qui portent l’innovation et l’art. Nous vous souhaitons à tous, familles et professionnels, une année sereine, partagée, dynamique, surprenante, numérique, culturelle et enthousiasmante. L’équipe de la Souris Grise
Je viens d’acquérir ma première tablette et suis ravie de vous découvrir simultanément pour pouvoir proposer un contenu adapté à mes 2 enfants de moins de 3 ans !
Merci et bon vent pour 2016 !!
Merci 🙂 !