Résumé pour les pressés : #TEB2015 ou encore Tablettes en bibliothèques, est un événenement que la Souris Grise a organisé à Paris dans ses locaux le 1er juin 2015. Après une présentation des thématiques phares proposées par les formateurs Souris Grise, les bibliothèques de Genève et de Lyon sont venues témoigner de leurs pratiques. Compte-rendu.
T’es équipé, toi ?
Il faisait un peu frisquet ce matin là. Pas encore l’été, même si les oiseaux du parc Brassens d’à côté sifflotaient. Le rendez-vous était à 9h. Et à 9h les premiers arrivèrent. Puis les deuxièmes et les troisièmes et c’est ainsi qu’une longue file d’attente s’est créée. Malgré un peu de cafouillage dans la distribution des badges, les participants ont patienté sous la coupole dorée de la salle des conférences. Au milieu des cafés et croissants, ou entre les chaises, les discussions étaient déjà très animées.
« T’es équipé toi déjà ? Oui, oui, nous faisons également des ateliers de coding et quelques activités de musique numérique. Dis, comment tu fais pour tes câbles, ils tiennent la route ? Non, tu prêtes des tablettes ! Après des mois de difficulté, on a enfin trouvé la combine : on utilise la carte bancaire d’une autre structure de la communauté de communes et on regroupe nos achats de ressources applicatives. Cela simplifie grandement les choses, c’est sûr ! Ah nous, on reste pour l’instant sur les valeurs sûres : Morris Lessmore, Moi j’attends, LilRed. Mais c’est déjà de belles médiations. Pas encore d’équipement par chez nous mais des ateliers-réflexions autour du numérique en famille, oui ! »
Expérimentations
Les tablettes en bibliothèques, c’est un peu tout ça à la fois : des coups de cœur, des questions techniques, des casse-têtes pratiques, des envies et des ralentis, des expérimentations, des réussites et des erreurs.
Et surtout c’est la prise de conscience qu’il est temps d’y aller, que la création numérique existe, que le livre évolue et se transforme, qu’un lieu de culture doit être ouvert à toutes les cultures justement, que le public a besoin de médiation et qu’il adore les ateliers numériques en bibliothèque !
En bref, que le numérique peut être vivant, culturel, créatif, partagé, éducatif et adopté, que l’on soit ou non geek ou équipé à titre personnel.
Formations
Nous avons tenté le 1er juin d’aborder par petites touches tous ces questionnements des bibliothécaires autour des tablettes. L’équipe de formateurs Souris Grise a ouvert le bal. Tous experts de leur domaine numérique, ils partagent une même approche positive. Sans occulter bien évidemment les excès et les précautions d’usage qui incombent aux pratiques numériques. Mais en faisant fi des querelles stériles qui consistent à opposer culture et numérique, lecture et tablette, pacifisme et jeux vidéo, fleuve tranquille et surf assidu. Si vous souhaitez plus d’informations sur l’équipe de formateurs et les thématiques, proposées sur site ou dans nos locaux parisiens, je vous invite à consulter le site de ScreenKids.
Voici en résumé la mindmap du 1er juin suite aux interventions de Laurence Bee, Yanick Gourville, Vanessa Lalo et moi même :
À Genève
La seconde partie de la matinée a donné la parole à deux bibliothèques : Genève tout d’abord, Lyon ensuite.
Florent Dufaux, adjoint scientifique aux Bibliothèques municipales de la ville de Genève, a relaté l’expérience du LaboCité, un laboratoire numérique installé pendant 7 mois dans la salle d’exposition de la Bibliothèque de la Cité qui était alors en travaux. Une journée jeux vidéo, 10 conférences, 42 ateliers publics et 10 ateliers de formation interne ont animé le lieu en complément de la consultation libre sur place des tablettes et postes informatiques.
Les objectifs de cette expérience étaient multiples : tester les ressources, entrer en médiation numérique, se former en interne et recueillir les attentes du public. Vous trouverez ci-dessous la présentation de Florent Dufaux qui vous permettra de consulter les principaux ateliers mis en place lors de cette expérimentation :
À Lyon
Du côté lyonnais, Jérôme Louiche, du département jeunesse de la Bibliothèque municipale, a témoigné de l’usage régulier des tablettes. Ces dernières sont arrivées il y a deux ans, à l’occasion d’une grande exposition dédiée aux arts et créations numériques, RéCréation.
L’objectif depuis le départ a été de donner accès à la culture numérique aux enfants et d’offrir aux parents un regard sur la création. Depuis deux ans, trois tablettes sont à disposition en libre service dans la bibliothèque de la Part-Dieu, six autres sont proposées sous forme d’une mallette itinérante pour le réseau et une dernière est destinée au bibliobus. Avec l’organisation en complément durant l’année de deux temps forts autour de l’animation tablette.
Le réseau s’est organisé pour intégrer la veille et la sélection d’applications dans son quotidien. Et constitue également ses propres fiches médiation. Vous pouvez constituer ci dessous l’ensemble des slides de Jérôme Louiche :
À l’étude
La matinée s’est terminée avec un regard distancié sur les pratiques numériques en bibliothèque grâce à l’intervention de Mabrouka El Hachani, chercheur au sein du laboratoire de recherche lyonnais des sciences de l’information et de la communication ELICO (Équipe de recherche de Lyon en sciences de l’Information et COmmunication). Depuis un an, le laboratoire observe la mise en place du numérique au sein des bibliothèques lyonnaises. Il en résulte une série de constats et questionnements que vous retrouverez ci-dessous dans la présentation de Mabrouka El Hachani :
La matinée TEB2015, très riche en échanges et débats s’est terminée avec la sensation que nous n’étions qu’au tout début d’un nouveau monde.
Grisant, n’est-ce pas ?