Est-ce un coup de gueule ? C’est une constatation en tout cas et une vraie déception ! J’ai failli intituler ce billet « Pourquoi je ne critiquerai pas le dernier Moving Tales ». Car cet e-book, si bien pensé d’un point de vue graphique et animation, a oublié une petite chose, vous me direz minime : une traduction ne serait-ce que correcte. 

Vous allez me dire que j’exagère car je n’ai pas téléchargé ce dernier ouvrage, intitulé L’hôte indésirable J’avais déjà déploré, dans le premier e-book de cet éditeur, le problème de traduction. Il m’a suffit cette fois d’aller sur l’Apple store et de regarder les extraits en français pour n’avoir aucunement envie de tester le second.


Je vous laisse juge de la qualité de traduction d’une page présentée en extrait : « De cette curieuse perspective horizontale, quelque chose raviva en lui sa détermination de se débarasser de son hôte indésirable et de tourner la page que le destin avait écrite ,et, un nouveau plan d’action se déploya sur le lopin de terre devant lui. » 


Je suis tout à fait d’accord pour encenser les performances de Moving Tales. Mais pourquoi diable personne n’évoque la médiocrité de la version française ?

Oui, les ouvrages de Moving Tales sont magnifiques, les dessins superbes, les animations magiques, le son travaillé avec finesse ! La vidéo présentant L’hôte indésirable montre que l’éditeur a encore pris de l’avance. Ni livre ni film, cette dernière appli combine de nouveau texte et scènes filmées sans porter ombrage à l’un ou à l’autre. On y retrouve aussi les très jolis effets sur le texte lui même : les lettres s’éparpillent avec élégance ou sont chassées par le mouvement de l’écran.


Mais les lecteurs francophones, que vont-ils penser si on leur dit d’acheter une appli qui anônne du français approximatif ? 


Oyé, les illustrateurs, n’est-il pas dommage de voir que vos efforts sont mis au service d’une traduction bâclée

Oyé l’éditeur, n’est-il pas dommage de décevoir un marché francophone potentiellement assez intéressant – sinon je suppose que vous n’auriez pas prévu de version française… – ?

Oyé les lecteurs, vous ne voudriez pas faire remonter à l’éditeur ce travers terriblement classique du texte original non adapté, tout juste copié collé d’une langue à l’autre ?

 

Moving Tales n’est pas le seul, loin de là, à être tombé dans le piège commercial d’un marché potentiel oubliant au passage la qualité du texte. La traduction de nombreux livres-applis est pire que mauvaise ! Mais je le soupire de nouveau quelques mois plus tard : quel dommage !

 

 

6 réponses

  1. Bonjour souris, et bien sûr je suis tout à fait d’accord avec vous… je l’ai d’ailleurs écrit à plusieurs reprises, et je crois même sur le blog du Book’Lab. Votre coup de colère me donne d’ailleurs l’envie de le leur écrire, ce que je vais faire de ce pas : Moving Tales est un modèle pour nous tous, jeunes éditeurs numériques en quête d’expérimentations et de création, et cette traduction « à la mort-moi le nœud » si vous me passez ‘expression est vraiment dommage. Je vais d’ailleurs jusqu’à dénigrer aussi le choix de la voix française, qui manque vraiment de charisme… à croire qu’elle ne comprend pas ce qu’elle dit (ce qui doit être le cas d’ailleurs, on ne lui jettera pas la pierre).

     

     

  2. Je viens de lire votre billet aprés le RT de votre tweet sur ce coup de gueule. Et qui a retweeté ? Moving Tales ! C’est le comble de l’affaire, non ? Ils leur a suffit de voir leur nom pour retweeter… Ils devraient sérieusement penser à s’entourer de vrais traducteurs.

  3. Je vous écris en réponse à votre critique sans vergogne et désobligeantes de la traduction française de nos applications Moving Tales, La Camelot de Gushing Cross et L’Hôte Indésirable, que vous aviez récemment affiché sur votre site La Souris Grise.

    Comme l’auteur anglais des deux histoires, j’ai été particulièrement choqué et outragé par votre critique acerbe d’une œuvre (L’Hôte Indésirable) que vous avez admis vous-même de ne même pas avoir acheté. Votre critique est donc en grande partie basée sur des suppositions, et une bonne dose d’orgueil.

    Vous n’avez même pas pris la peine de lire, voir ou écouter l’application que vous aviez dénoncé publiquement avec tant de véhémence.

    Bien que je ne me considère pas comme entièrement bilingue, je parle et je comprends suffisamment le français pour avoir confié les services d’une francophone de la France d’interpréter et de traduire les textes anglais que j’ai écrit. Je maintiens avec tout respect, que sa compétence avec les deux langues, francaise et anglaise, a bien réussi a embrassée en meme temps qu’elle est restée fidèle à l’esprit et aux mécaniques du texte original pour les deux histoires. Ses traductions ont été largement approuvées par un public diversifié d’auditeurs fracophones depuis que notre première application, la Camelot de Gushing Cross a été publié en Juillet.

    Peut-être si vous pourriez mieux apprécier la langue du texte anglaise des apps vous auriez compris les efforts considérables qui ont été faites au nom de notre traductrice à interpréter et à accueillir la poétique et l’esprit du texte original.

    Si vous aviez été plus attentif et moins présomptueux, vous auriez remarqué nos sources de référence pour les histoires à la fin de chaque application. Dans votre critique vous exprimer que les traductions françaises sont un travers des textes originaux classique, mais si vous auriez donné a ces applications le temps et l’attention qu’ils méritent, vous pourriez vous avoir rendu compte que les textes anglais pour les deux app sont de modernes adaptations tout à fait original qui ont été lâchement basé sur des histoires traditionnelles – elles ne sont pas, comme vous le suggérez, sacré textes classiques qui ont été levés et déposés d’ une coupe avec un service de traduction electronique.  

    “Oyé les lecteurs, vous ne voudriez pas faire remonter à l’éditeur ce travers terriblement classique du texte original non adapté, tout juste copié collé d’une langue à l’autre ?”

    L’effronterie de cette suggestion est arrogant et ignorant à l’extrême.

    J’espère sincèrement que vous allez reconsidérer votre évaluation des versions françaises de nos applications. Ce qui est tellement préjudiciable, nuisible, injuste et tout simplement faux. Nous faisons de notre mieux et nous mettons beaucoup d’efforts dans le maintien d’un haut degré de qualité et de professionnalisme dans notre travail à Moving Tales.

    Vous avez certainement le droit à votre opinion, mais votre opinion ne devrait pas être fondée sur les suppositions et la désinformation, en particulier dans le service d’une critique publique.

    Cordialement,

    JacquelineORogers

    1. Merci de ce commentaire courageux. Je ne changerai pas d’avis sur cette traduction car les formules ou mots utilisés ne sont tout simplement pas français. C’est un fait en plus d’un avis. Je l’ai constaté tout au long de « La camelot » (camelot s’emploie au masculin en français. Apparemment cela peut s’employer au féminin, même si Le petit Larousse indique qu’il s’agit d’un nom masculin) et dans les extraits de L’hôte indésirable.

      Ce n’est pas un avis sur un style d’écriture, c’est la constatation d’une traduction inadéquate. Ca ne remet pas en cause vos qualités d’auteur, votre style et la richesse littéraire de la version anglaise – qualités et richesse que je ne juge pas car je n’en ai pas les compétences. 

      Mais libre à vous bien sûr de prendre en compte les remarques et les déceptions des lecteurs.

       

  4. Je viens de prendre connaissance de vos critiques acerbes concernant mes traductions pour Moving Tales et m’autorise à user de mon droit de réponse.

    ‘Est-ce un coup de gueule ?’ ainsi que vous le déclamez avec tant d’esprit? Je le pense ! Je n’ai certainement pas la prétention d’avoir traduit un texte de Jalal al -Din Rumi ou tout autre texte classique, mais les manuscrits originaux de Jacqueline O Rogers, inspirés de contes folkloriques ancestraux (comme vous ne manqueriez pas de le savoir si vous aviez lu l’annexe ‘A propos de l’histoire’). Jacqueline jouit d’un style de prose unique et métaphorique à l’extrême,  d’une majesté saisissante, et les exercices de traduction qui me sont confiés consistent à reproduire au mieux ce particularisme linguistique.

    Selon vos propres termes, vous ne seriez pas en mesure de juger de la qualité de la traduction espagnole, cependant, avez-vous l’aptitude de déchiffrer un texte en anglais, avez-vous comparé la version française au texte anglais ou avez-vous la compétence requise pour juger de la pertinence de  mon interprétation des vocables de Jacqueline ?

    Contrairement à vos assertions, mes traductions n’ont aucunement été bâclées, elles sont au contraire le produit d’un travail minutieux et méticuleux. Le besoin de devoir me justifier sur les multiples décisions prises quant à la transposition de ces textes en français me parait inutile et dérisoire, même si je tiens à évoquer au passage que le choix du terme dans le cas de ‘La Camelot’ est adéquat à  mes yeux, en considération du fait que l’objectif de cette histoire archétype remodelée est de perpétuer la tradition ancestrale de conteur d’histoires, dans toute sa poésie. La formule ‘pedlar’ en anglais n’est pas non-plus usitée dans le langage courant voyez-vous ! Vous auriez sans doute préféré quelque chose qui ne sonne pas ‘bizarre’ à votre oreille, quelque chose, ainsi que vous le suggérez vous-même, comme ‘la vieille marchande ambulante’ (bravo, quel lyrisme !) ou pourquoi pas ‘ le colporteur/ la colporteuse ‘ (nom qui lui fut donné dans maintes versions françaises…quelle subtilité !).   

    Et pour conclure, écrire une critique véhémente et désobligeante sur un texte que vous avouez n’avoir nullement daigné lire, ou baser un article arrogant sur une coquille (il y en a même plusieurs dans ‘La Camelot’, je vous l’accorde, nous nous en excusons) ravale la valeur de vos chroniques anonymes au rang de l’ignominieuse presse populaire.  Je suis heureuse que l’application permette maintenant aux gens de votre trempe de s’enregistrer eux-mêmes,  je vous souhaite bien du plaisir à vous écouter et réécouter ‘ânonner’ votre propre version aseptisée et insipide, quelle dose d’ambroisie pour votre ego !

    Avec toutes mes salutations distinguées,

    Sylvie flouttard

     

Les commentaires sont fermés.