Résumé pour les pressés :
Qu’en est-il du rapport des enfants, dont les plus jeunes, aux objets (et non aux contenus) tactiles ?
Proposer des applis de qualité, adaptées à l’âge et aux envies des enfants, bien sûr que oui ! Laisser l’objet-smartphone devenir le doudou de son enfant, bien sûr que non 😉 !

 

 Portable vital

On connaît en trame de fond depuis quelques années la tendance des adultes fous de leurs portables, devenus indispensables à leurs vies.
Vous avez peut-être entendu parler l’année dernière de cet américain, Michael Alan Skopec, qui a appelé cinq fois fois la police parce que son iPhone ne fonctionnait plus. Il était en état d’ébriété certes, mais c’était tout de même une situation suffisamment anxiogène pour qu’il compose le n° des secours… et surtout pour que le Web mondial s’empare de cette petite anecdote.

On constate bien aussi ce phénomène chez les ados, pour qui le smartphone est un lien permanent avec leur propre communauté.
Le baromètre 2011 Enfants et Internet de l’association Calysto (pour le consulter en entier au format PDF), indique que 75% des collégiens de 11/13 ans possèdent déjà un portable. C’est une étude pertinente car portant sur un grand échantillon, de 35 000 jeunes âgés de 11 à 17 ans, et interrogés en face à face.

Nos ados sont ultra connectés – seuls 5% n’ont pas cette chance. Ils passent du temps bien sûr sur les réseaux sociaux (comme les adultes) de l’ordre de 1 à 2 heure par jour, ils mettent en ligne des photos, ils jouent, ils échangent…

 

Le smartphone sous l’oreiller

Le chiffre le plus intriguant de l’étude à mon sens est que les ados sont très nombreux à dormir avec leur téléphone sous leur oreiller – le lieu secret du doudou et de la dent de la petite souris. C’est le cas de 34% des 11/13 ans, de 40% des 13/15 ans et de 35% des 15/17 ans. 

Par ailleurs, le nombre de SMS envoyés par mois par les ados est souvent vertigineux. Des études variées existent à ce sujet mais il suffit de demander aux parents qui sont autour de vous pour que vos vieux cerveaux 1.0 entrent dans la 4ème dimension. La centaine est très vite atteinte et le millier parfois dépassé. Ce qui correspond réduit à l’heure et prenant en compte un temps de sommeil de 7 hs par nuit de 5 à 58 SMS par heure – ça laisse rêveur, n’est-ce pas ?

Jusqu’ici nous parlons d’adolescents et de pré-ados, âges des expériences, des amitiés, de l’excés et du dépassement des limites. Mais qu’en est-il des enfants ?
Rares encore sont ceux qui évoquent un rapport trop fusionnel entre l’enfant, le jeune enfant et même le bébé, avec le smartphone.

 

 Théories et réalités parentales

Le pré-requis de bon sen

s – c’est celui de La souris grise – est que le parent est toujours à côté de son jeune enfant quand il consulte un portable ou une tablette (et qu’il l’a mis en mode avion selon le principe de précaution).

Le pré-requis logique est que le bébé n’a accés à ce type d’objets que quelques minutes de temps en temps, comme une petite cerise sur le gâteau, un moment court partagé avec son père ou sa mère.

Le pré-requis théorique est que ces objets là sont familiaux et non personnels – contrairement aux consoles que les parents mettent d’ailleurs de plus en plus tôt dans les mains d’enfants souvent trop petits pour gérer émotionellement les jeux qu’elles contiennent.

Bien sûr, être parent c’est par nature accepter d’être imparfait, de se tromper, d’être perdu, de faire comme on peut car ce job là n’a droit à aucune recette miracle. Transformer lors d’un petit temps son smartphone en baby sitter, on le fait tous !

 

Web doudou

 

Un institut d’études anglais, Intersperience, a mis l’accent sur une tendance plus inquiétante. Il estime que 49% des enfants de moins de 12 ans se disent tristes s’ils n’ont pas de connexion Internet. Tristes ! Bon l’étude a été réalisée sur 1000 interviewés de 8 à 18 ans, donc il est difficile d’en faire une généralité. Je prends cette petite info comme un signal à percevoir.

Que les plus jeunes ressentent des émotions de tristesse s’ils n’ont plus accés au Net, ça interpelle… et cela n’a rien d’anodin. Dans un article de l’édition suisse de 20 Minutes, Gregor Waller du département de la psychologie à la haute école des sciences appliquées de Zurich, est interviewé. Et il confirme logiquement que les enfants peuvent créer un lien affectif avec l’objet smartphone.

Aïe, on est proches du doudou là. Les plus ouverts d’esprits conçoivent très bien à l’avenir vivre avec des avatars virtuels. En réalité nos smartphones d’adultes sont déjà des aides permanents à nos mémoires.

 

Liberté !

Mais que cela touche l’enfance et la petite enfance, le moment clé de la construction et du rapport à soi, au monde environnant et aux autres, c’est dérangeant. La tendance globale de notre société est de donner tout à l’enfant, de plus en plus vite, de plus en plus tôt.

Profiter des atouts d’apprentissage et de créativité qu’offrent les nouveaux supports tactiles, en accompagnant son enfant, dés tout petit, dans leur découverte, oui ! Cela fait désormais partie, à mon sens, du job de parent.

Laisser à disposition permanente de son enfant, et surtout de son tout petit, des objets de grands et des outils connectés par ondes à des réseaux, non !

Alors s’il vous plaît, ne rendez pas vos petits accros aux objets mais rendez-les libres de savoirs !
Et libres d’être, tout simplement, des enfants connectés aux mondes qui les entourent.

 

PS : c’est le moment de vous reconseiller le guide maison pour parents stressés
Et si vous voulez tenter une expérience intéressante en tant qu’adulte, testez la vie sans smartphone pour prendre un peu de distance. Un article du monde a recueilli d’intéressants témoignages.

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