J’aime les patates : un jeu patatoïde pour rire et réfléchir

 

Résumé pour les pressés :
J’aime les patates est un jeu édité par l’ONF, l’Office national du film du Canada, pour le Web et les tablettes. Ce jeu dresse le portrait d’une société et d’une économie corrompues par une véritable addiction aux patates. C’est à dire en réalité à l’argent. La patato-monnaie, adulée par tous, va soudain disparaître. Mais grâce à un innovateur social, Chips, le monde va muer et trouver un nouvel équilibre. Ce jeu vidéo, peu amène au premier abord, porte de nombreux messages. Il constitue ainsi un très bon outil pour discuter avec les enfants de notre société, de nos organisations et de modèles différents et plus justes.
Age idéal : 8/12 ans
Support : Apple Android et Web
Prix : gratuit
A télécharger par ici sur l’Apple Store
A télécharger de ce côté sur le Google Play
A télécharger par là sur l’App-shop d’Amazon
Pour jouer en ligne

 

 Des patates pour parler d’innovation sociale ?

J’aime les patates, «  un jeu décalé et drôle pour parler d’innovation sociale et d’économie durable aux enfants de 9-12 ans, à leurs parents et à leurs grands-parents »  promet le descriptif.

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Au premier abord, on se demande bien dans quel délire nous sommes entrés. Derrière l’exigeant ONF, Office national du film du Canada, nous nous attendions à un jeu à l’animation travaillée et à l’ergonomie parfaite. Au lieu de cela, nous voici dans une ambiance jeu vidéo 3D vintage, avec une piètre évaluation de la profondeur et des mouvements des personnages et des éléments de décors cubiques.

Oui mais… Mais, étonnamment, on ne quitte pas le jeu et on continue. Car dés les premiers écrans, on est intrigué. « Tout va bien ce matin-là dans le monde des Patates. Du haut de la falaise Chips rêvasse en regardant la mer. » L’ode à la patate démarre et nous tient en haleine. Et puis on se demande bien comment de patates nous allons arriver à parler d’innovation sociale !

 

Une vie sans patates n’a aucun sens

Le héros du jeu se dénomme Chips, un petit lutin qui a la frite bien sûr et que l’on déplace en gardant le doigt appuyé sur l’écran.

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Le monde des patates est peuplé de dizaines de lutins comme Chips, tous occupés à chercher des patates pour remplir leur vie. Ils ont même un maire, tyrannique à souhait, une couronne plantée sur la tête, qui pratique l’anti-démocratie. Mais nos lutins sont aveuglés par leur addiction à la patate. Leur principale occupation consiste d’ailleurs à ramasser des patates qui poussent ici au pied des arbres. Ils s’empressent de les trouver et d’en remplir leurs paniers, qu’ils portent en permanence sur leurs dos.

 

Tartiflette et Patastation

La patate est vraiment partout – un excès de visuels et de textes très drôle. Les lutins en rêvent, l’affichent en gros plan sur leur panneaux publicitaires et l’adulent comme une idole.

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On se rend vite compte que la patate est leur monnaie. Elle leur permet de tout acheter… à condition de passer par le monstre, installé au centre de leur vie, qui, contre de grosses sommes de patates, leur fournit gâteaux, mobiliers, équipements et autres biens de consommation. Chips lui jette des patates et le monstre crache ce qu’il souhaite. Les personnages s’expriment sous forme de borborygmes et une musique d’ambiance accompagne l’expérience.

 

Comment sortir de la patato-sphère ?

J'aime les patates 5Le contexte commence à s’installer : on nous propose une mise en scène de la tyrannie de l’argent, de l’exploitation de citoyens malléables et de l’incapacité des sociétés à penser différemment du modèle établi. Et Chips sera l’innovateur, celui qui arrivera à s’éloigner de la norme pour réinventer.

Nous voici sur la bonne voie. Car un jour, les patates disparaissent, soudainement. Tandis que la majorité des habitants pleurent et tournent en rond, Chips, aura lui la justesse d’esprit de comprendre qu’il est temps de trouver une solution alternative. Il décide alors d’écouter les anciens et il se risque à descendre dans le village du bas, celui des « bidouilleurs » – qui ont créé une société anti-patates.

Grâce à ses nouveaux amis, il va utiliser les épluchures de patates pour nourrir différemment le monstre, lui faire fabriquer un robot, casser le rocher et proposer une autre approche, plus saine, de sa société patatoïde.

Voici une présentaion vidéo du jeu par l’éditeur :

 

Challenges et dialogues

J'aime les patates 4Chips va ainsi relever une série de challenges : trouver de nouveaux amis, dénicher des éléments ou construire des objets. Les parties ludiques alternent avec des échanges entre les personnages, ceux qui sont aveuglés par leur patato-addiction mais aussi ceux qui conseillent ou qui accompagnent Chips dans sa quête.

Les enfants, à partir de 8 ans, vont apprécier l’expérience. Par contre ce jeu mérite une véritable médiation pour comprendre les messages passés, comparer avec notre existant et pour prendre de la distance.

 

Guide de l’innovateur social

J'aime les patates 7L’humour heureusement permet d’alléger des clichés manichéens, comme le maire qui considère ses ouailles comme des esclaves ou comme le village du bas, celui des exilés anti-patates, victimes incomprises.

Il manque des éléments qui affineraient le comparatif avec notre monde. Et surtout de savoir comment poussent les fameuses patates qui font tourner l’économie du village ! Mais l’expérience ludique fonctionne. Et l’obectif visé – donner envie aux enfants de remonter leurs manches et de réfléchoir à la société de demain  sera atteint si un accompagnement de l’enfant est prévu.
N’hésitez pas à consulter en complément le site du jeu, qui comporte justement des idées des médiation pour les parents et les enseignants et qui propose pour les enfants un guide l’innovateur social autou des personnages du jeu.

 

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